La fission de l'atone
( à consumer sans inter dictions ! )

 

« RUPTURES NATIVES « Titre emprunté à Mallarmé

La poésie prend le vide et l’inutile pour point de départ.
Entrez en matière. Vous visitez une substance transparente – parfaite densité.
Equation aléatoire, virtuosité plastique, la poétique évite la matière continue.
Elle plonge et foudroie tout vertige dans un précipité sensitif.

Le néant bruisse, ventile, féconde vos plus imparfaites solitudes
et tragédie en vous le geste primitif.
Eclairs de matière première.

Nous vivons par alternance et mourons lentement, très lentement à jets continus.
Le point pour métronome intérieur, met des virgules à nos respirations.
Nous reste le rythme – invisible, impersonnel et vivant.
Un dessin spasmé, aux combinaisons secondaires ouvre un livre nu par gravitations.
Nous l’appellerons sismique in-spirée ou vaste réflecteur de rêves.

Dans le corps du Hasard s’exerce le souple stratège du désir.
Clé de chute et vols conjugués embrassent l’Amour –
Théorie des fluide et principe d’incertitude. Par définition.
Aux tempes se propagent les circuits du temps par écoulements.
Vibration simple des choses irréparables qui vous suscitent.

Un flocon de soi évite toute erreur de l’espace et persiste par intuitions.
Veuillez vérifier l’empreinte, la fréquence et le poids.
Après en avoir usé, veillez au renouvellement.

Tissez le centre ombilical de toute question.
Puis oscillez.
Télé graphez vos monologues vous serez moins assiégés
et obtiendrez un rêve des plus transparent.

Avancez à pas de fumée
Pesez immobile, l’interminable commencement -
l’énoncé suppute une ligne continue.
Détournez-vous, absorbez le point - vous en dériverez.

Transformez vos fantômes en ruses, elles civiliseront vos fatalités.
A altitude de poème, liquéfier les mondes
tremper la maturité dans le matériau du temps
sceller le bronze anonyme dans un silence en attente
le convertir en expérience puis demeurez pulsation
habiter ponctuations et envisager profondeur.

Calculez sous le ciel la hauteur de votre solitude
Et vaporisez en lenteurs, chutes et reptations.

Les textes
     
     
 

RADIHOMME
ou INTENSITES AVEC SOLUTIONS

Intensité 0
Comment obtenir l’angle aveugle de la courbe ?
Après élan nous rappelle la chute.

Intensité 1
Empreinte digitale du moi inachevé.
A lancer du point, comment envisager la distance pour ligne de partage ?
Intensité 2
Le Noir rapt les ultimes ondulations.
Nul ne peut résoudre la respiration de l’espace.
Intensité 3
Combustion des stigmates à la fonte des dieux radiants.
Hallucination simple.
Intensité 4
Dans le cercle, la ronde propagée d'un visage qui attend.
Glacier d’énigmes pour moiteur des lieux bien gardés.
Intensité 5
Proies des lumières avides
quatre temps diffractent l'anneau de l'oeil.

Intensité 6
Ailé de ses limites, le monde détaille sa vraisemblance.
Ignitier le rite au passage du souffle
Partition imputrescible de l’Art Royal coulé dans la face interne de l’Eclair.
Intensité 7
Le hasard est science à mesurer l’horizon.
Le peintre s'empare de l’immobile aux marges magiques.

Intensité 8
Une brûlure aux rythmes ontologiques oscille le pouls du ciel pour battement.
Après onctions, boire la lumière - elle nous attend.
Intensité 9
Ce qui est convoqué pour solitude est un espace éblouissant.
L’œil scelle sa fréquence.
Intensité 10
D’un geste, peser comme le bronze.
Tatouer l’espace d’une matière lucide.

Intensité 11
D’une essence éternelle ainsi bouleversée
composer la vérité – elle sera notre baume.

Intensité 12
Le regard pour combustible et fiction de l’air ourle les ombres.
et rend soluble la matière à mirages.

 
     
     
 

PASSIBLE DE SHAKESPEARE
(à F. SOUS LES EONS) DETECTER SHAKESPEARE AUX EONS

Il est un possible où déborde le sensible.
Brûlent des coupes à l’heure où l’or fond sa vibration.

Il neige des lunes métamorphiques
au raz des choses
au raz du rêve.

Avant l’Homme, les chimères étaient filiation de l’espace
en avaient l’onguent et le filigrane.

Les filles de Putiphar, buvant aux Prêtre de l’On
élèvent un symbole à son degré d’instruction
d’après genèse, incendiées d’intuition.

A présent, les regards neigent de prestige et de lenteurs sur nos cartographies oniriques
éprouvent le silence d’un bout à l’autre du vertige
et rendent limpides les sceaux musicaux de l’invisible.

L’impermanence survit aux impasses magiques des mirages.
se coule en cristaux d’agile à l’épreuve du pas.

Empreinter le ciel de sa propre chute
sur la ligne de partage
à microsillons indélébiles.

Respire l’infime,
lorsque la peau tend l’arc du rare.
Minutieux encombrement dans l’art du plus vide.

Tympans de nos versants les plus fragiles
de graves chorégraphies doublent nos éloignements.
Dans l’Ombre, de hautes nuits gouttent pour verdict.

Neigeront des écritures sur Le livre des Rois.
A lances imberbes sacrer les figures
et mener la voix des ondes à compositions.

Nous serons d’impermanence
quand le génie sera de cendres.
Un reste d’Eternel ajustera nos songes
et priera l’Eclat

 
     
     
 

DURAS SIC PARQUES

Cela s’est passé là.
Dans la réflexion lente d’un rêve.

Marguerite D. en appelle à la présence.
Ses traces ont chosifié l’attente. Par voies de mer.
Par l’unique pore du temps - là où se commet l’absence.

Elle dit – ne regardez que ce qui vous regarde
quand autour de vous le creux des choses vous oublie.

Marguerite D. a épaissi l’attente.
Elle a prise sur la durée.

Ecrire comme on meurt – lentement. A jets continus.

Elle dit
On ne fait pas attention à quelqu’un qui écrit. On se penche sur lui.
Duras dit sa présence.
L’ombre la fragmente.
Interstice, ombilic.

Elle dit – « il nous faut regarder au-delà du regard des bêtes ».  Barbara

 

Duras est nue. Pour toujours elle sera nue.
Possédée par l’Ecrire et l’onde de l’absence.
Invacuée des Roches Noires. La mer pour seule échelle.
Elle comptera ses degrés au Sublime de ses Amours.

Chez Duras, on arpente le vide.
De l’intérieur. Avec ce qui l’accompagne.
On porte son ombre.

Marcher, fabriquer du non-lieu.
Dissoudre l’itinéraire là, à nos pieds. Sous l’océan.
Travailler à sa perte.

Plus de termes à solidifier.
L’attente.
Une très ancienne douleur.
Une heure très longue.
Là, contre soi.

 

Elle dit
langage, crépuscule.
Rien ne peut commencer sans ces deux mots.

L’inquiétude nous réunit, nous pousse à l’attente.

Puis,
la fatalité jugule.

Regarder c’est défaire.

Avec Duras il nous faut admettre.
Les salives démunies,
les utopies inertes,
les impossibles féconds.
L’intotalité.

Le plus humble des horizons anéantit un personnage.

Lire Duras et devenir muet.
Obsessionnellement muet devant les hésitations des grands commencements,
des histoires qui s’élancent à grands jets de silence.

Lire Duras quand l’éternité nous exile.

Avant l’écrire, il y eut le trait.
Avant la terre il y eut les eaux.
Avant l’homme, il y eu de très préhistoriques solitudes.

Avant le temps, il y eut le sommeil. Le volume du sommeil.
Avant l’espace, il y eut le regard.
Dans le temps il y eut Duras.
Dans la pesée du Rien, il y eu la nuit puis Duras.
Là, tout contre l’incertitude.

Elle ne dit rien. Rien de plus.
Juste ce que vous n’aviez pas dit. Jamais.
Tout ce qu’il ne s’est pas passé avec une personne
entre le temps qui vous tient et l’espace qui vous écrit.

« Vers quel vide aimer ? »
« C’est un sentiment horizontal, cela ne peut mourir. » Marguerite Duras

 
     
     
   
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

 

 

 

 

Le label VOuÏR
La collection Ceux qui pensent tout seuls

 

 

 

 

 

 

 

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