L’Apoïetikon*
L’existence
bruit de rumeurs immortelles
Entre nos tempes s’ellipse l’in-ouïe.
Le corps, à chair de monde se dilate
devient une image de sainte Aise
A mi-lieux de soi une topographie éclatée
féconde les incertitudes de nos présences à
dissoudre.
Une humanité sous talc officiel veut le leurre et l’argent
du leurre
La poésie incante et décante la spire de nos vies
en un geste musical.
Venu à bout du réel par dila-datations du rêve
un apoïetikon* , un sismographe sensoriel condense nos souffles
instruit l’aune des silences, ajuste la note à sa profondeur.
La vie ne porte plus d’en-tête.
* Néologisme issu du grec alliant apologiste et poïétique. |
|
 |
Modeleur
de signes < wall°ich travaille l’art comme une pâte.
Spongieux plasma, espace interstitiel propagé par épidermes,
cristal de rêve soufflé dans l’onde du symbole à
l’en-vers, où fond la vision.
Devant la pensée unique, les échos unilatéraux,
les greffes du prêt à mâcher, wall°ich élève
des murs du son, de la lumière et devient diffracteur de sens.
>>>>>
suite
Dans la
tradition juive, ce suffixe ich signifie l’ante homme. L’énergie
souveraine précédant à l’incarnation.
Il dilate les résonances out-attendues sur nos partitions rétiniennes.
Ce diariste du bref entre par effraction dans nos petites carto-graphies
nombrilistes et trans-spire l’entre-nous, l’inter-dit, et
s’adresse à l’homme composite fait de chair et d’eaux-de-là.
A coups de travelling sur nos paroles en transit ce dé-compositeur
fait glisser les sens les uns dans les autres, dessine des espaces de
prolifération et d’indécision du sens.
Halte à la planisphère instrumentalisée ! Nos cerveaux,
tubards des medias, de la pub latex et autres donneurs d’ordre,
sortent parfois exsangues dans le coma des mortels.
La vérité n’est qu’un passage…
Sous l’empire des signes, < wall°ich tient à faire
sourire nos rêves, nos simulations et autres hypothèses.
Il arpente une géographie miniature polymorphe à l’usage
des civilisations rêveuses. Un manuel de géodesir à
explorer soi-même. Une bulle où l’air se ralentit,
se chosifie et se traverse en sens contraire comme une ingénieuse
équation du tore. Une immobilité en quête de centre
et un centre en quête de mouvements coulés dans un sablier
suspendu au temps de l’éclair. Un imaginal transparent
fond dans l’insolitude qui nous traduit.Cet éternel funambule
du jeu des langues démontre minutieusement l’inqualifiable,
le suspendu, ce vide-au-cœur propres aux parlants-aux-mondes. <
wall°ich - l’hommoncule désassemble les choses, les
vident de leur corps, les remplace par autres, fore des trous dans la
communauté du semblable. Son œuvre compossible introduit
l’élasticité dans les âmes enfouies, arrange
musicalement la porosité dans les ouies affiliées aux
courants d’air. Bref, notre ondulator est rentré dans ce
monde pour le rendre provisoire. Ses initiatives artistiques tentent
d’architecturer des airs plus respirables. Pour lui, réussite
et la déconvenue ne sont que des faits esthétiques écrivait
Roland Dubillard.
Comme lui, < wall°ich s’éclaire aux doutes et se
double d’une lucidité respiratoire / se double de micro
visions. Un grand coup pied fourmillant de justes idées n’abolira
tout de même pas le bazar !
Dans ses élastomères, notre vibreur d’atmosphère
s’introduit dans nos rêves pour gravir les cercles inachevés
de nos consciences. Ce trublion, ardant cotisant à ce fugitif
état de grâce, consume nos mondes et nos arrières-boutiques
aux horizons arrêtés.
Dans un temps polygonal, ses mots, sons et images tombent à pic
comme des notes sensibles, malaxent nos petits arpèges stylisés.
Ses ondes du réel allègent nos zones aveugles. Ses images
font paon dans le cœur, recoupent nos angles morts et gomment avec
une éloquence parfois symbolique ou pré-symbolique les
points d’obscurité de nos sociétés. Il explose
la prétendue cohérence de nos systèmes explicatifs,
l’ex-stase enchaînée des concepts, l’éclat
atrophié des visions utopiques. Il désosse toute homogénéité
dans nos infimes fictions – insupportables virgules dans notre
res-spiration et propage d’infimes-infinis. Etranges ondulées
de nous-mêmes en internité – propagations à
usages internes de hors temps dans nos questions hors-champs.
Ce plasticien du virtuel oscille spectralement dans cette séculaire
ambivalence : faut-il penser, panser le monde ou le dé-penser
? Vivre dans un monde ouvert ou un monde vivable ? De manière
narrative l’artiste tente graduellement de napper les 2 plans.
Par frottements de réalités, il produit / percept des
variations du régime du sensible, nous renvoie à nos auto-créations.
Dans nos échos subjectifs < wall°ich pulse nos imagin’airs
sur des carbones d’éternité. Comme un cercle concentrique,
il fait revenir constamment la cuisson du désir.
Autour de nous, son œuvre prend la forme d’une vague, et
ne vous inquiétez pas si vos souvenirs stationnent devant les
glaces déformantes. Ils se dissoudront dans l’Enigme. Seule
libation à vous laisser moduler.
Anne de
Commines